El pescador ("Le pêcheur", G. Brassens)

Con música y letra de G. Brassens en "Le pêcheur" en la adaptación de J. M. Grande

EL PESCADOR (J. M. Grande. 2020)
"Le pêcheur" (Georges Brassens)

Un fanático parece
de la pesca de los peces:
con su caña y su morral
¡Qué guapo está!
Se divierte así pescando
y podemos afirmar:
"Nunca le vimos cenando
pez pequeño o sin criar."

Se comenta que la pesca
es una excusa perfecta
o solo un pretexto más 
(solo uno más...)
para no estar a la gresca
y escapar de su mansión:
¿Qué peor que sufrir esta 
Maritornes en prisión?

Con maligna complacencia
va arrastrando a su presencia
desde el fin de su sedal:
un orinal, 
botas, hierros oxidados, 
un felpudo, un peluquín...
para escándalo un ahogado
rescatado así, por fin.

Si, de amor decepcionado,
sin querer volver a nado,
en el lago al centro vas:
¡sí, ta ahogarás!
Mas si estás desesperado
cuando inicies la inmersión
no te quedes enganchado
a un anzuelo de un salmón.

Si un cabrón se cachondea,
como en broma sermonea
(la corriente hay que seguir...)
"¿Quieres morir?
¡Mira que escena has montado:
con conducta tan pueril!
Y enganchar en su costado
un monigote infantil.

Pero cuando una sirena
pelo rubio, carne amena, 
y mitad cola de pez...
cae en la red:
Se atragantan con la broma, 
por comer ese animal 
piden una bula a Roma, 
para la parte carnal.

Cuando se muera y la Parca 
le conduzca con su barca,
por el río hasta el final
al funeral;
barbos, truchas y salmones 
le acompañan a su lao
todos con negros crespones 
dejando el coto agotao.

Es entonces, sin pescados, 
sollozando y apurados,
los que pescan de verdad
lo han de dejar
y al volver sin nada a casa
a la hora de cenar
por cornudos y con guasa
su mujer les va a tomar!






Le pêcheur 
(G. Brassens, interpretado por Jean Bertola)

On dirait un fanatique
De la cause halieutique,
Avec sa belle canne et
Son moulinet.
Mais s'il pêche, c'est pour rire,
Et l'on peut être certain
Que jamais sa poêle à frire
Vit le plus menu fretin.

La pêche, à ce qu'on raconte,
Pour lui n'est en fin de compte
Qu'un prétexte, un alibi -
On connaît pis -
Un truc, un moyen plausible
De fuir un peu son chez-soi
Où sévit la plus nuisible
Des maritornes qui soient.

Avec une joie maligne,
Il monte au bout de sa ligne
Tout un tas d'objets divers
Des bouts de fer,
Des paillassons, des sandales,
Des vieilles chaussett's à clous,
Des noyés faisant scandale
Aussitôt qu'on les renfloue.

Si, déçu par une blonde,
Pensant faire un trou dans l'onde,
Tu tiens plus à te noyer
Qu'à te mouiller,
Désespéré, fais en sorte
D'aller piquer ton plongeon,
De peur qu'il ne te ressorte,
A l'écart de son bouchon.

Quand un goujon le taquine,
Qu'un gardon d'humeur coquine
Se laisse pour badiner
Hameçonner,
Le bonhomme lui reproche
Sa conduite puérile,
Puis à sa queue il accroche
Un petit poisson d'avril.

Mais s'il attrape une ondine,
L'une de ces gourgandines,
Femme mi-chair mi-poisson,
Le polisson -
Coup de théâtre - dévore
Tout cru le bel animal :
Une cure de phosphore,
Ca peut pas faire de mal.

Quand il mourra, quand la Parque
L'emmènera dans sa barque,
En aval et en amont,
Truites, saumons,
Le crêpe à la queue sans doute,
L'escorteront chagrinés,
Laissant la rivière toute
Vide, désempoissonnée.

Lors, tombés dans la disette,
Repliant leurs épuisettes,
Tout penauds, tout pleurnicheurs,
Les vrais pêcheurs
Rentreront chez eux bredouilles
Danser devant le buffet,
Se faisant traiter d'andouilles
Par leur compagne. Bien fait!

Comentarios