El pescador (traducción)
Le pêcheur
(G. Brassens)
On dirait un fanatique
De la cause halieutique,
Avec sa belle canne et
Son moulinet.
Mais s'il pêche, c'est pour rire,
Et l'on peut être certain
Que jamais sa poêle à frire
Vit le plus menu fretin.
La pêche, à ce qu'on raconte,
Pour lui n'est en fin de compte
Qu'un prétexte, un alibi -
On connaît pis -
Un truc, un moyen plausible
De fuir un peu son chez-soi
Où sévit la plus nuisible
Des maritornes qui soient.
Avec une joie maligne,
Il monte au bout de sa ligne
Tout un tas d'objets divers
Des bouts de fer,
Des paillassons, des sandales,
Des vieilles chaussett's à clous,
Des noyés faisant scandale
Aussitôt qu'on les renfloue.
Si, déçu par une blonde,
Pensant faire un trou dans l'onde,
Tu tiens plus à te noyer
Qu'à te mouiller,
Désespéré, fais en sorte
D'aller piquer ton plongeon,
De peur qu'il ne te ressorte,
A l'écart de son bouchon.
Quand un goujon le taquine,
Qu'un gardon d'humeur coquine
Se laisse pour badiner
Hameçonner,
Le bonhomme lui reproche
Sa conduite puérile,
Puis à sa queue il accroche
Un petit poisson d'avril.
Mais s'il attrape une ondine,
L'une de ces gourgandines,
Femme mi-chair mi-poisson,
Le polisson -
Coup de théâtre - dévore
Tout cru le bel animal :
Une cure de phosphore,
Ca peut pas faire de mal.
Quand il mourra, quand la Parque
L'emmènera dans sa barque,
En aval et en amont,
Truites, saumons,
Le crêpe à la queue sans doute,
L'escorteront chagrinés,
Laissant la rivière toute
Vide, désempoissonnée.
Lors, tombés dans la disette,
Repliant leurs épuisettes,
Tout penauds, tout pleurnicheurs,
Les vrais pêcheurs
Rentreront chez eux bredouilles
Danser devant le buffet,
Se faisant traiter d'andouilles
Par leur compagne. Bien fait !
TRADUCCIÓN
El pescador
(Por J. M. Grande)
Parece un fanático
del deporte de la pesca
con su bonita caña
y su carrete.
Pero si pesca, es por diversión
y podemos asegurar
que en su sartén
nunca se vieron pequeños alevines.
La pesa, dicen,
es para él, en última instancia
tan solo un pretexto.
Más aún,
es un medio plausible
para huír de su casa.
¿Qué es más malévolo?
Hay mucha Maritornes.
Con maligna alegría
extrae por el extremo de su sedal
un montón de objetos diversos:
restos de chatarra,
felpudos, sandalias,
viejas botas claveteadas
y, menudo escándalo, incluso ahogados.
que pronto son rescatados.
Si, decepcionado por una novia,
pensando en atravesar la superficie del agua
quieres ahogarte
no solo mojarte;
desesperado, asegúrate
al zambullirte
de que no volver a salir,
aléjate de su corcho.
Cuando un semental se burla de él
como un pescadito travieso,
puedes tomártelo a broma,
simular
que reprochas al hombre
su conducta infantil
y enganchar en su cola
un cartel de inocentada.
Pero si atrapa una sirena,
una de esas impúdicas,
mitad carne, mitad pez,
la broma
-golpe teatral- se le atragantará. Querrán devorar
crudo al hermoso animal,
al fin y al cabo, una dieta de fósforo,
no puede hacerte daño.
Cuando muera, cuando La Parca
le lleve en su barca,
río abajo y río arriba;
truchas y salmones,
con un crespón en la cola, sin duda;
le escoltarán con su luto
dejando el río
vacío, desabastecido.
Entonces, ante la escasez,
recogiendo sus redes
apenados, lloriqueando,
los verdaderos pescadores
irán a casa con las manos vacías.
Caricontecidos ante su cena
serán tratados como cornudos
por su pareja. ¡Bien hecho!
Comentarios
Publicar un comentario