Súplica para ser enterrado en la playa de Sète ("Supplique pour être enterré à la plage de Sète", G. Brassens)

 Con música y letra de G. Brassens en "Supplique pour être enterré à la plage de Sète" (en adaptación de Horacio Cerván)


SUPLICA PARA SER ENTERRADO EN LA PLAYA DE SÉTE
("Supplique pour être enterré à la plage de Sète", G. Brassens
(ADAPTACIÓN: Horacio Cerván)
(SINCRONIZACIÓN: J. M. Grande, 2019)

La Guadaña, la que jamás me perdonó
por haberle plantado en el cráneo una flor
me está siguiendo con sigilo;
y ahora que los entierros me rondan, quizá,
debo poner al día mi última voluntad:
voy a pagarme un codicilo.

Moja en la tinta azul del golfo de Lion;
moja, moja tu pluma, viejo tabelión.
Y con tu más bella escritura
toma nota de lo que dispongo arreglar
cuando mi cuerpo y mi alma ya no acuerden más
que en el punto de la ruptura.

Cuando mi alma se eleve sobre el horizonte
hacia las de Gavrochey de Mimi Pinson
las de modistas y mozalbetes,
sea yo embalsamado, embalado en un tren
París-Mediterráneo y lo bajen ya bien
arribe a la estación de Sète.

Mi panteón familiar no es muy nuevo, verán;
dicho en una palabra: no cabe uno más;
y, hasta que alguno lo abandone,
va a pasar mucho tiempo y no puedo obligar
a esa gente diciendo: "apretújense más,
déjenle espacio a uno más joven"

Justo al borde del mar a dos pasos de las
bellas olas azules les pido cavar
un confortable y lindo nicho
cerca de mis amigos de infancia feliz,
los delfines, en esas arenas tan finas,
en la playa de la Corniche.

Una playa que aún en su furia mayor
muy en serio Neptuno jamás se las tomó;
donde cuando un barco naufraga,
el capitán grita: "¡Al mando estoy yo;
salve quien pueda el vino el anís y el valor;
con el garrafón y el coraje !"

Y fue allí que a los quince, se sabe la edad
en que ya no te alcanza gozar en soledad,
que tuve mi primer romance
junto a una sirena, ¿o era tiburón?
yo descubrí el amor, primera decepción:
la espina de mi primer lance.

Con debido respeto hacia Paul Valéry
que este humilde juglar quiera sobresalir,
si el buen maestro me dispensa,
si sus versos superan los míos, tal vez,
será mi cementerio marino también:
que los vecinos no se ofendan.

Esta tumba excavada entre el cielo y el mar
le va a dar un encanto especial al lugar,
sin la menor sombra de pena,
al amparo del viento los bañistas vendrán
a cambiarse de ropa y sus críos dirán:
¡qué bonito castillo de arena!

Si no es mucho pedir, en mi humilde solar,
una especie de pino les ruego plantar
que sombree bien,con preferencia
y proteja también contra la insolación
a quién venga a rendir, a hacerme concesión,
de una rendida reverencia.

Desde España o de Italia vendrán por aquí
a traerme tonadas desde su país:
el mistral y la tramontana;
sobre mi último sueño van a resonar
algún día un fandango, otro día será
la tarantela o la sardana.

Si tomando mi tumba para irse acostar
una ola pequeña agotada el mar,
casi desnuda, se tendiera
me adelanto a pedirle perdón a Jesús
si la sombra me da, por detrás de su cruz,
una feliz dicha postrera.

¡Pobre aquel faraón, pobre Napoleón,
pobrecitos los reyes en su panteón:
despojos de gente importante!
Ahora ya, me figuro que envidia tendrán
si en la playa feliz yo puedo retozar
como un eterno veraneante.

Ahora ya me figuro que envidia tendrán
del que en la playa feliz puede retozar
como un eterno veraneante.

NOTA: El texto se corresponde con la adaptación realizada por Horacio Cerván, con algunas (muy pocas) modificaciones que me parecieron oportunas.


_______VERSIONES ORIGINALES_______
(Brassens)

Supplique pour être enterré à la plage de Sète

La Camarde qui ne m'a jamais pardonné,
D'avoir semé des fleurs dans les trous de son nez,
Me poursuit d'un zèle imbécile.
Alors cerné de près par les enterrements,
J'ai cru bon de remettre à jour mon testament,
De me payer un codicille.

Trempe dans l'encre bleue du Golfe du Lion,
Trempe, trempe ta plume, ô mon vieux tabellion,
Et de ta plus belle écriture,
Note ce qu'il faudra qu'il advint de mon corps,
Lorsque mon âme et lui ne seront plus d'accord,
Que sur un seul point : la rupture.

Quand mon âme aura pris son vol à l'horizon,
Vers celle de Gavroche et de Mimi Pinson,
Celles des titis, des grisettes.
Que vers le sol natal mon corps soit ramené,
Dans un sleeping du Paris-Méditerranée,
Terminus en gare de Sète.

Mon caveau de famille, hélas ! n'est pas tout neuf,
Vulgairement parlant, il est plein comme un œuf,
Et d'ici que quelqu'un n'en sorte,
Il risque de se faire tard et je ne peux,
Dire à ces braves gens : poussez-vous donc un peu,
Place aux jeunes en quelque sorte.

Juste au bord de la mer à deux pas des flots bleus,
Creusez si c'est possible un petit trou moelleux,
Une bonne petite niche.
Auprès de mes amis d'enfance, les dauphins,
Le long de cette grève où le sable est si fin,
Sur la plage de la Corniche.

C'est une plage où même à ses moments furieux,
Neptune ne se prend jamais trop au sérieux,
Où quand un bateau fait naufrage,
Le capitaine crie : "Je suis le maître à bord !
Sauve qui peut, le vin et le pastis d'abord,
Chacun sa bonbonne et courage".

Et c'est là que jadis à quinze ans révolus,
A l'âge où s'amuser tout seul ne suffit plus,
Je connu la prime amourette.
Auprès d'une sirène, une femme-poisson,
Je reçu de l'amour la première leçon,
Avalai la première arête.

Déférence gardée envers Paul Valéry,
Moi l'humble troubadour sur lui je renchéris,
Le bon maître me le pardonne.
Et qu'au moins si ses vers valent mieux que les miens,
Mon cimetière soit plus marin que le sien,
Et n'en déplaise aux autochtones.

Cette tombe en sandwich entre le ciel et l'eau,
Ne donnera pas une ombre triste au tableau,
Mais un charme indéfinissable.
Les baigneuses s'en serviront de paravent,
Pour changer de tenue et les petits enfants,
Diront : chouette, un château de sable !

Est-ce trop demander : sur mon petit lopin,
Planter, je vous en prie une espèce de pin,
Pin parasol de préférence.
Qui saura prémunir contre l'insolation,
Les bons amis venus faire sur ma concession,
D'affectueuses révérences.

Tantôt venant d'Espagne et tantôt d'Italie,
Tous chargés de parfums, de musiques jolies,
Le Mistral et la Tramontane,
Sur mon dernier sommeil verseront les échos,
De villanelle, un jour, un jour de fandango,
De tarentelle, de sardane.

Et quand prenant ma butte en guise d'oreiller,
Une ondine viendra gentiment sommeiller,
Avec rien que moins de costume,
J'en demande pardon par avance à Jésus,
Si l'ombre de sa croix s'y couche un peu dessus,
Pour un petit bonheur posthume.

Pauvres rois pharaons, pauvre Napoléon,
Pauvres grands disparus gisant au Panthéon,
Pauvres cendres de conséquence,
Vous envierez un peu l'éternel estivant,
Qui fait du pédalo sur la plage en rêvant,
Qui passe sa mort en vacances.

Vous envierez un peu l'éternel estivant,
Qui fait du pédalo sur la plage en rêvant,
Qui passe sa mort en vacances. 

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