La tormenta ("L'orage", Georges Brassens)

Con música de G. Brassens en "L'orage" ("La tormenta" adaptación de Javier Krahe)
(Ilustraciones de "Ilustrada" por Daniel Vanderdriessche)

La Tormenta 
(Adaptación de Javier Krahe)

Yo tuve un gran amor durante un chaparrón 
y sentí aquella vez tan profunda pasión, 
que ahora el buen tiempo me da asco. 
Cuando el cielo está azul no lo puedo ni ver, 
que se nuble ya el sol, que se ponga a llover, 
que caiga pronto otro chubasco. 

Confirmando el refrán una noche de Abril, 
la tormenta estalló, mi vecina febril 
asustada con tanto trueno 
brincó en un santiamén del lecho en camisón 
y se vino hacía mí pidiendo protección 
-Auxilieme usted, sea bueno-. 

-Ábrame por piedad, estoy sola y no sé 
si podré resistir, mi marido se fue. 
Pues, tiene entre otros muchos fallos, 
que en las noches así abandona el hogar 
por la triste razón de que va a trabajar: 
es vendedor de pararrayos-. 

Bendiciendo al genial Franklin por su invención 
en mis brazos le di curso a su petición, 
y luego el amor hizo el resto. 
Mira tú que instalar pararrayos por ahí 
y olvidarte poner en tu casa ¡caray!. 
Cometiste un error funesto. 

Varias horas después cuando al fin escampó, 
ella se hubo de ir pero antes me citó 
para la próxima tormenta. 
-Mi esposo va a llegar y si en casa no estoy 
se me va a resfriar. Así que ya me voy 
a secarle la cornamenta-. 

Desde entonces jamás he dejado el balcón 
no hago más que poner la máxima atención 
en cirros, cúmulos y estratos. 
La menor nube gris me colma de placer 
aunque a decir verdad sé que no han de volver 
tan torrenciales arrebatos. 

A base de vender palillos de metal 
su marido reunió un pingüe capital, 
y se hizo multimillonario. 
A vivir la llevó a un imbécil país 
donde si se oye llover será porque haga pis 
algún niño del vecindario. 

Ojalá mi canción llegue al Sáhara aquél 
a decirle que yo le seré siempre fiel, 
que la llevo dentro del alma, 
y aunque sople el simún con seca realidad, 
un día nos reunirá una gran tempestad 
tras la que no vendrá la calma. 
 
________VIDEOS ORIGINALES_______

 
L'orage
(Georges Brassens)

Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps,
Le beau temps me dégoûte et me fait grincer les dents,
Le bel azur me met en rage,
Car le plus grand amour qui me fut donné sur terre
Je le dois au mauvais temps, je le dois à Jupiter,
Il me tomba d’un ciel d’orage.

Par un soir de novembre, à cheval sur les toits,
Un vrai tonnerre de Brest, avec des cris de putois,
Allumait ses feux d’artifice.
Bondissant de sa couche en costume de nuit,
Ma voisine affolée vint cogner à mon huis (4)
En réclamant mes bons offices.

« Je suis seule et j’ai peur, ouvrez-moi, par pitié,
Mon époux vient de partir faire son dur métier,
Pauvre malheureux mercenaire (5),
Contraint de coucher dehors quand il fait mauvais temps,
Pour la bonne raison qu’il est représentant
D’une maison de paratonnerres. »

En bénissant le nom de Benjamin Franklin,
Je l’ai mise en lieu sûr entre mes bras câlins,
Et puis l’amour a fait le reste !
Toi qui sèmes des paratonnerre’ à foison,
Que n’en as-tu planté sur ta propre maison ?
Erreur on ne peut plus funeste…

Quand Jupiter alla se faire entendre ailleurs,
La belle, ayant enfin conjuré sa frayeur
Et recouvré tout son courage,
Rentra dans ses foyers faire sécher son mari
En me donnant rendez-vous les jours d’intempérie,
Rendez-vous au prochain orage.

À partir de ce jour je n’ai plus baissé les yeux,
J’ai consacré mon temps à contempler les cieux,
À regarder passer les nues,
À guetter les stratus, à lorgner les nimbus,
À faire les yeux doux au moindre cumulus,
Mais elle n’est pas revenue.

Son bonhomme de mari avait tant fait d’affaires,
Tant vendu ce soir-là de petits bouts de fer,
Qu’il était devenu millionnaire
Et l’avait emmenée vers les cieux toujours bleus,
Des pays imbécile où jamais il ne pleut,
Où l’on ne sait rien du tonnerre.

Dieu fasse que ma complainte aille, tambour battant,
Lui parler de la pluie, lui parler du gros temps
Auxquels on a tenu tête ensemble,
Lui conter qu’un certain coup de foudre assassin
Dans le mille de mon cœur a laissé le dessin
D’une petite fleur qui lui ressemble…

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