El sin fe ("Le mécréant, G. Brassens)

Con música y letra de G. Brassens en "Le mécréant" en la adapltación de Agustín Gª Calvo.


EL SIN FE ("Le mécréant" G. Brassens)
ADAPTACIÓN: Agustín Gª Calvo 
SINCRONIZACIÓN: J. G. Grande)

¿Puede en el mundo haber tormento más atroz,
angustia más cruel, que el no creer en Dios?
¡Tuviera yo la fe del carbonero, tan
contento como un papa y tonto como un pan!

Mi vecino de arriba, un tal don Blas Pascal,
me dio este buen consejo con voz confidencial:
« Arrodíllese usted, rece en voz alta, y ya
haga como que cree, que bien pronto creerá»

Rodilla en tierra, yo me puse a recitar
Credos, Aves y Padres Nuestros sin parar;
En tascas y en cafés, en tren, en autobús,
venga de Ora pro Novis y Purgaciónibus.

Una sotana, en estas, me encontré por ahí;
como era de mi talla, en ella me embutí;
y recién tonsurado, la guitarra agarré
y me puse en camino hacia la Santa Fe.

En un coro de unas meapilas caí,
que me toman por otro y me dicen así:
« Oh, padre, cántenos algo espiritual,
una plegaria, con su voz angelical»

Rasgando con fervor las cuerdas, procedí
a entonar "El gorila" con "Puta de ti".
Gritan "¡Falso! ¡Traidor!" y, en castigo ejemplar,
lo mismo que a Abelardo me quieren cortar.

Listo me veo ya para guardián de harén,
y no habrá nínfas más que sus brazos me den.
se me pondrá la voz tan fina que muy bien
en el coro infantil cantaré "A Belén"...

Al ruido acude una dama de caridad,
gritándoles "¿Qué hacéis? ¡Desdichadas, parad! "
"¿Tantos hombres hay hoy que un perverso interés
mueve a tomarse al Dios Cupido al revés?"

"Hombres hay sin lo que es a su sexo común
no se les quite a los que tienen aún".
Causó argumento tal una fuerte impresión:
me dejaron marchar, y con una ovación.

Pero para ir al cielo no daré un paso más:
la Fe me vendrá ella sola, o sino, no vendrá.
Nunca maté, jamás pude a nadie violar
y hace tiempo que ya he dejado de robar.

Sé que el Eterno existe, al fin Él verá que
casi me porto igual que si tuviera fe.
Sé que el Eterno existe, al fin Él  verá que
casi me porto igual que si tuviera fe...




_______VERSIÓN ORIGINAL_______



Le mécréant
(G. Brassens)

Est-il en notre temps rien de plus odieux
De plus désespérant, que de n'pas croire en Dieu ?

J'voudrais avoir la foi, la foi d'mon charbonnier
Qui est heureux comme un pape et con comme un panier

Mon voisin du dessus, un certain Blais' Pascal
M'a gentiment donné ce conseil amical

" Mettez-vous à genoux, priez et implorez
Faites semblant de croire, et bientôt vous croirez "

J'me mis à débiter, les rotules à terr'
Tous les Ave Maria, tous les Pater Noster

Dans les rues, les cafés, les trains, les autobus
Tous les de profundis, tous les morpionibus

Sur ces entrefait's-là, trouvant dans les orties
Un' soutane à ma taill', je m'en suis travesti

Et, tonsuré de frais, ma guitare à la main
Vers la foi salvatric' je me mis en chemin

J'tombai sur un boisseau d'punais's de sacristie
Me prenant pour un autre, en chœur, elles m'ont dit

" Mon pèr', chantez-nous donc quelque refrain sacré
Quelque sainte chanson dont vous avez l'secret "

Grattant avec ferveur les cordes sous mes doigts
J'entonnai "le Gorille" avec "Putain de toi"

Criant à l'imposteur, au traître, au papelard
Ell's veul'nt me fair' subir le supplic' d'Abélard

Je vais grossir les rangs des muets du sérail
Les bell's ne viendront plus se pendre à mon poitrail

Grâce à ma voix coupée j'aurai la plac' de choix
Au milieu des petits chanteurs à la croix d'bois

Attirée par le bruit, un' dam' de Charité
Leur dit : " Que faites-vous ? Malheureus's arrêtez

Y a tant d'homm's aujourd'hui qui ont un penchant pervers
A prendre obstinément Cupidon à l'envers

Tant d'hommes dépourvus de leurs virils appas
A ceux qu'en ont encor' ne les enlevons pas "

Ces arguments massue firent un' grosse impression
On me laissa partir avec des ovations


Mais, su'l'chemin du ciel, je n'ferai plus un pas
La foi viendra d'ell'-même ou ell' ne viendra pas

Je n'ai jamais tué, jamais violé non plus
Y a déjà quelque temps que je ne vole plus

Si l'Eternel existe, en fin de compte, il voit
Qu'je m'conduis guèr' plus mal que si j'avais la foi 

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