La princesa y el rascatripas ("La princesse et le croque-notes", G. Brassens)

Con música y letra de G. Brassens en "La princesse et le croque-notes" (En adaptación de Horacio Cerván)

LA PRINCESA Y EL RASCATRIPAS (G. Brassens)
(ADAPTACIÓN: Horacio Cerván)
(SINCRONIZACIÓN: J. M. Grande  2019)
 
Antes, donde hoy se halla este jardín
era una zona poblada de mil
ruines casuchas inauditas;
ruinas que no eran romanas ni así;
y en cuanto a la fauna que había allí
era de lo más, de lo más florida.

Lo más granado de la sordidez:
míseros, vagos y réprobos que
rivalizaban en mayores taras;
dueños de nada y entre ellos también
un rascatripas a lo que te den,
un desahuciado tras de su guitarra.

Adoptada, pues, por esta legión
una pequeña hada floreció
en el medio de aquella bajeza;
Como la habían hallado una vez
abandonada cual niño Moisés
decidieron llamarle "Princesa".

Cuando una tarde se sube ¡qué horror!
en las rodillas del buen trovador
y al rascatripas muy dulce le pide,
sin vergüenza, solo un poco, no más:
"Tú eres quién amo y si quieres podrás
besar mi boca y lo que sigue..."

"Espera un poco Princesa, ¿no ves?
no tengo pasta de sátiro, pues
tú tienes trece y yo pasé de los treinta,
gran diferencia, y no tengo calor
como para ir a enfriarme a prisión..."
"-Pero, verás, que nadie se dará cuenta"

"No insistas más, -dijo en tono mordaz-.
No eres mi tipo de chica, además,
mi corazón quiere a una más grande ..."
Y la Princesa corriendo escapó,
y la pobre escondida lloró
afligida por aquel desplante.

No hubo ningún abuso de menor;
el rascatripas temprano partió,
sin despedirse, en la carreta
de los gitanos rasgueando un cuplé...
pero al pasar por allí años después
tiene la sensación de que lo lamenta.



(Versión original)


La princesse et le croque-notes

(Georges Brassens)

Jadis, au lieu du jardin que voici,
C'etait la zone et tout ce qui s'ensuit,
Des masures des taudis insolites,
Des ruines pas romaines pour un sou.
Quant à la faune habitant la dessous
C'etait la fine fleur c'etait l'élite.

La fine fleur, l'élite du pavé.
Des besogneux des gueux des réprouvés,
Des mendiants rivalisant de tares,
Des chevaux de retour des propres à rien,
Ainsi qu'un croque-note, un musicien,
Une épave accrochée à sa guitare.

Adoptée par ce beau monde attendri,
Une petite fée avait fleuri
Au milieu de toute cette bassesse.
Comme on l'avait trouvée pres du ruisseau,
Abandonnée en un somptueux berceau,
A tout hasard on l'appelait "princesse".

Or, un soir, Dieu du ciel, protégez nous!
La voila qui monte sur les genoux
Du croque-note et doucement soupire,
En rougissant quand meme un petit peu:
"C'est toi que j'aime et si tu veux tu peux
M'embrasser sur la bouche et même pire ..."

"- Tout beau, princesse arrete un peu ton tir,
J'ai pas tellement l'étoffe du satyr',
Tu a treize ans,j'en ai trente qui sonnent,
Grosse différence et je ne suis pas chaud
Pour tater d'la paille humide du cachot ...
- Mais croque-not',j'dirais rien à personne ..."

N'insiste pas fit-il d'un ton railleur,
D'abord tu n'es pas mon genre et d'ailleurs
Mon cœur est dejà pris par une grande ..."
Alors princesse est partie en courant,
Alors princesse est partie en pleurant,
Chagrine qu'on ait boudé son offrande.

Y a pas eu détournement de mineure,
Le croque-note au matin, de bonne heure,
A l'anglaise a filé dans la charette
Des chiffonniers en grattant sa guitare.
Passant par là quelques vingt ans plus tard,
Il a le sentiment qu'il le regrette.

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