El gran roble ("Le grand chêne", G. Brassens)

Con música y letra de G. Brassens en El gran roble "Le grand chêne" en la adaptación de J. M. Grande.

EL GRAN ROBLE (J. M. Grande)
"Le grand chêne" (G. Brassens)

Él crecía apartao del sendero forestal;
carrera no tenía no era tan especial, 
nunca tuvo a su sombra un triste leñador:
fue un noble roble con honor. 

Pudo allí conocer una vida mejor 
si las vecinas cañas no fueran un clamor;
presumidas, decían, no siendo de bambú: 
¡Tú, tieso roble: tu-ru-rú...!

Desde el alba al ocaso, aquel cañaveral
que ni flautas serían, ni cañas de pescar, 
en corro le cantaban, con tono guasón
de "El roble y la caña" la canción.

Aunque fuese de madera su noble corazón
la fábula dolía, esa era la cuestión;
ocurrió que, harto al fin de tanta mala fe
plegó sus ramas y se fue.

Con gran pena sacó del solar sus dos pies;
marchó dando la espalda, sin pensar volver;
pero yo comprendí que sentía dolor 
dejando el país donde nació. 

En el borde del bosque lloraba tristón,
con dos enamorados trabó conversación: 
-«Gran roble, déjanos nuestro nombre grabar»
Lo hizo, no se pudo negar».

Cuando el saco de besos hubieron gastao
cansadas ya sus bocas, sus labios agotaos, 
escucharon, sintiendo ganas de llorar,
la historia de un ser sin hogar.

« Gran encina verás, vendrás a nuestro hogar;
las cañas que tenemos te han de respetar;
nuestros muros calor a ti te van a dar,
nosotros te hemos de regar».

Dicho esto los tres se pusieron a andar
cogiendo sus raíces, pudieron llegar
¡Qué feliz! con su ayuda el roble se animó
se fue contento con los dos.

Justo al pie de su hogar lo fueron a plantar
mas pronto empezó el roble, inquieto a sospechar
pues el riego, decían, es la lluvia anual, 
o acaso un perro al orinar.

Sus bellotas sirvieron a los cerdos de atracón
con su buena corteza hicieron un tapón,
con el ajusticiao por sentencia del juez
la cuerda le ataba a la vez.

La pareja ruín, con muy mala intención,
le cortaba tablones para hacer un jergón.
La muchacha tenía amantes un montón:
muy pronto el roble envejeció...

Cierto día, por fin, sin nada que perder,
los dos enamorados lo pusieron a arder,
como de un ataúd, en triste situación, 
dejó su vida en el fogón.

Nuestro cura, un Santón de lo más pecador, 
no cree que su humo se eleve hasta Dios; 
¿Qué sabrá el muy bribón? ¡Y quién le ha dicho, quién,
que no hay robles en el Edén!
¡Que no hay robles en el Edén...!





VERSIÓN ORIGINAL (Brassens en el Bobino)

Le grand chêne
(Georges Brassens)

Il vivait en dehors des chemins forestiers,
Ce n'était nullement un arbre de métier,
Il n'avait jamais vu l'ombre d'un bûcheron,
Ce grand chêne fier sur son tronc.

Il eût connu des jours filés d'or et de soie
Sans ses proches voisins, les pires gens qui soient ;
Des roseaux mal pensant, pas même des bambous,
S'amusant à le mettre à bout.

Du matin jusqu'au soir ces petit rejetons,
Tout juste cann' à pêch', à peine mirlitons,
Lui tournant tout autour chantaient, in extenso,
L'histoire du chêne et du roseau.

Et, bien qu'il fût en bois, les chênes, c'est courant,
La fable ne le laissait pas indifférent.
Il advint que lassé d'être en but aux lazzi,
Il se résolu à l'exi(l).

A grand-peine il sortit ses grands pieds de son trou
Et partit sans se retourner ni peu ni prou.
Mais, moi qui l'ai connu, je sais qu'il en souffrit
De quitter l'ingrate patrie.

A l'orée des forêts, le chêne ténébreux
A lié connaissance avec deux amoureux.
" Grand chêne laisse-nous sur toi graver nos noms... "
Le grand chêne n'as pas dit non.

Quand ils eur'nt épuisé leur grand sac de baisers,
Quand, de tant s'embrasser, leurs becs furent usés,
Ils ouïrent alors, en retenant des pleurs,
Le chêne contant ses malheurs.

" Grand chên', viens chez nous, tu trouveras la paix,
Nos roseaux savent vivre et n'ont aucun toupet,
Tu feras dans nos murs un aimable séjour,
Arrosé quatre fois par jour. "

Cela dit, tous les trois se mettent en chemin,
Chaque amoureux tenant une racine en main.
Comme il semblait content ! Comme il semblait heureux !
Le chêne entre ses amoureux.

Au pied de leur chaumière, ils le firent planter.
Ce fut alors qu'il commença de déchanter
Car, en fait d'arrosage, il n'eut rien que la pluie,
Des chiens levant la patt' sur lui.

On a pris tous ses glands pour nourrir les cochons,
Avec sa belle écorce on a fait des bouchons,
Chaque fois qu'un arrêt de mort était rendu,
C'est lui qui héritait du pendu.

Puis ces mauvaises gens, vandales accomplis,
Le coupèrent en quatre et s'en firent un lit,
Et l'horrible mégère ayant des tas d'amants,
Il vieillit prématurément.

Un triste jour, enfin, ce couple sans aveu
Le passa par la hache et le mit dans le feu.
Comme du bois de caisse, amère destinée !
Il périt dans la cheminée.

Le curé de chez nous, petit saint besogneux,
Doute que sa fumée s'élève jusqu'à Dieu.
Qu'est-c'qu'il en sait, le bougre, et qui donc lui a dit
Qu'y a pas de chêne en paradis ?
Qu'y a pas de chêne en paradis ? 

Comentarios