Aves de paso ("Les oiseaux de passage", Jean Richepin /G. Brassens)

Con letra de Jean Richepin y música de Georges Brassens en "Les oiseaux de passage", según la adaptación de J. M. Grande.


AVES DE PASO (J. M. Grande)
("Oisseaux de passage", G. Brassens)

La alegre vida del burgués: 
abril florece, 
diciembre trae su hielo;
con eso ya es feliz...

Amado es el pichón
tres días, le parece
que basta, sabe bien, 
que el amor es así. 

El pavo no pensó
en su triste destino;
un día le llegó 
su hora ¡y hay que ver!

La oca lamentó:
"Yo nací en este sitio,
mi madre me crió;
puedo morir en paz".

Cumplió con su deber,
no tuvo un apetito
inútil que saciar;
no quiso ser audaz.

La luna no anhelo,
 jamás pensó en un junco
surcando en soledad
ríos sin explorar.

¡Y todos son igual! 
Viven la misma vida,
evitan el horror:
que son tal para cual.

Al pato le bastó
un pico, no le anima
acaso tener dos,
o no tenerlo más. 

No siente la pasión
de besar en la boca:
los sueños, sueños son
no son necesidad.

Tienen un corazón 
que nunca se sofoca,
Un cuco regular
¡diez años va a durar!

¡Oh , gente tan feliz! 
De pronto en el espacio
la bandada se ve
muy lenta, a contraluz. 

En delta, en formación, 
planean muy despacio
¿Adónde van? ¿Quién son? 
en el lejano azul!

¡Miradlos al pasar! s
on ellos los salvajes;
sobre los montes van
les guía una ilusión. 

Por aire, tierra y mar
van lejos de viaje;
tanto aire al respirar
dañaría el pulmón. 

¡Miradlos al llegar,
al lograr su quimera;
alguno quebrará
su alas. Morirá. 

Pero ante todo son
como gente cualquiera 
con madre, con mujer
también a quien amar.

por mimar su mujer 
por sustentar sus padres
podrían elegir
ser aves de corral;

pero ante todo son
viajeros insaciables: 
un héroe, un soñador,
un loco o un juglar...

Viejos gallos: ¡Mirad!
¡y tú, oca virtuosa!
Nada podrá alcanzar
su altura. No. Jamás. 

Estiércol os caerá, 
será la única cosa:
burgueses, recelad, 
de ver aves pasar. 

¡Viejos gallos, mirad!
¡y tú oca virtuosa!
Nada ¡podrá alcanzar
su altura. No.Jamás.

Estiércol os caerá, 
será la única cosa:
burgueses recelad, 
mendigos pasan ya...



VERSIÓN ORIGINAL 


Les oiseaux de passage
Paroles: Jean Richepin. Musique: Georges Brassens

Ô vie heureuse des bourgeois
Qu'avril bourgeonne
Ou que decembre gèle,
Ils sont fiers et contents

Ce pigeon est aimé,
Trois jours par sa pigeonne
Ça lui suffit il sait
Que l'amour n'a qu'un temps

Ce dindon a toujours
Béni sa destinée
Et quand vient le moment
De mourir il faut voir

Cette jeune oie en pleurs:
”C'est la que je suis née
Je meurs presd de ma mère
Et je fais mon devoir”

Elle a fait son devoir!
C'est a dire que oncques
Elle n'eut de souhait
Impossible elle n'eut

Aucun rêve de lune
Aucun désir de jonque
L'emportant sans rameurs
Sur un fleuve inconnu

Et tous sont ainsi faits!
Vivre la même vie
Toujours, pour ces gens là
Cela n'est point hideux.

Ce canard n'a qu'un bec,
Et n'eut jamais envie
Ou de n'en plus avoir
Ou bien d'en avoir deux

Ils n'ont aucun besoin
De baiser sur les lèvres
Et, loin des songes vains,
Loin des soucis cuisants

Possèdent pour tout cœur
Un vicere sans fièvre
Un coucou régulier
Et garanti dix ans

Ô les gens bien heureux
Tout à coup dans l'espace
Si haut qu'ils semblent aller
Lentement, en grand vol

En forme de triangle
Arrive, plane, et passe.
Où vont ils? ... qui sont-ils ?
Comme ils sont loins du sol!

Regardez les passer! Eux
Ce sont les sauvages
Ils vont où leur desir
Le veut par dessus monts

Et bois, et mers, et vents
Et loin des esclavages
L'air qu'ils boivent
Ferait éclater vos poumons

Regardez les! Avant
D'atteindre sa chimère
Plus d'un l'aile rompue
Et du sang plein les yeux

Mourra. Ces pauvres gens
Ont aussi femme et mère
Et savent les aimer
Aussi bien que vous, mieux

Pour choyer cette femme
Et nourrir cette mère
Ils pouvaient devenir
Volailles comme vous

Mais ils sont avant tout
Des fils de la chimère
Des asoiffés d'azur
Des poètes des fous

Regardez les vieux coqs
Jeune Oie édifiante!
Rien de vous ne pourra
monter aussi haut qu'eux
{2x}

Et le peu qui viendra
d'eux à vous c'est leur fiante
Les bourgeois sont troublés
De voir passer les gueux 

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