Bulevard de El Tiempo Pasa ("Boulevard du temps qui passe", G. Brassens)

Con música y letra de Georges Brassens en "Boulevard du temps qui passe", según la adaptación de J. M. Grande.

EL BULEVARD DEL TIEMPO PASA
("Le Boulevard du temps que passe" G. Brassens)
(ADAPTACIÓN: J. M. Grande, 2020)


Apenas salido el plumón
salen del nido de excursión
al Bulevard del Tiempo Pasa
para hacer la revolución
al rico, al viejo, al comodón;
confiados en sus casas.

Los habéis visto, casi ayer,
bajar tan jóvenes y hacer
sus barricadas, sus fogatas;
ir como locos al follón
acojonando al burguesón
como una plaga se desatan.

Quieren de cero comenzar,
otra revuelta van a armar
retomar a la Bastilla:
"Hemos besado, so glotón,
vuestras mujeres en prisión
y preñado a vuestras hijas."

En el mar de su placidez
lanzamos, presos de embriaguez,
los adoquines a montones
y no ha quedado nada en pie:
"Todos tus dioses agravié,

tus tabús... ¡con dos cojones!"
Cuando el alto el fuego llegó
ninguno ya se reconoció:
unos calvos y otros canos;
"Ha llegado mi San Martín
-pensábamos por lo bajín-
de primavera a verano."

Entonces con más lentitud
marchamos sin mucha inquietud
pues acosando a carcamales
y en la rotonda desplegáos
en formación y encapucháos
estaba un grupo de chavales.

Y todos estos viejos chochos
esos pobres ya tan fachosos
abrumados tras su coraza
ya fueron vistos, casi ayer,
cuando bajaban, ¡hay que ver!
el bulevard del Tiempo Pasa...


VERSIÓN ORIGINAL


Boulevard du temps qui passe
(G. Brassens)

A peine sortis du berceau,
Nous sommes allés faire un saut
Au boulevard du temps qui passe,
En scandant notre " Ça ira "
Contre les vieux, les mous, les gras,
Confinés dans leurs idées basses.

On nous a vus, c'était hier,
Qui descendions, jeunes et fiers,
Dans une folle sarabande,
En allumant des feux de joie,
En alarmant les gros bourgeois,
En piétinant leurs plates-bandes.

Jurant de tout remettre à neuf,
De refaire quatre-vingt-neuf,
De reprendre un peu la Bastille,
Nous avons embrassé, goulus,
Leurs femmes qu'ils ne touchaient plus,
Nous avons fécondé leurs filles.

Dans la mare de leurs canards
Nous avons lancé, goguenards,
Force pavés, quelle tempête!
Nous n'avons rien laissé debout,
Flanquant leurs credos, leurs tabous
Et leurs dieux, cul par-dessus tête.

Quand sonna le " cessez-le-feu "
L'un de nous perdait ses cheveux
Et l'autre avait les tempes grises.
Nous avons constaté soudain
Que l'été de la Saint-Martin
N'est pas loin du temps des cerises.

Alors, ralentissant le pas,
On fit la route à la papa,
Car, braillant contre les ancêtres,
La troupe fraîche des cadets
Au carrefour nous attendait
Pour nous envoyer à Bicêtre.

Tous ces gâteux, ces avachis,
Ces pauvres sépulcres blanchis
Chancelant dans leur carapace,
On les a vus, c'était hier,
Qui descendaient jeunes et fiers,
Le boulevard du temps qui passe. 



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