El escéptico ("Le sceptique" G.Brassens)


Con música y letra de Georges Brassens y la voz de Jean Bertola en la adaptación de Pedro Ángel Almeida

EL ESCÉPTICO (Pedro Ángel Almeida)
("Le sceptique" de Georges Brassens)

Igual que fui feliz 
siquiera en otro tiempo
siento como si fuera 
mi ex-urgencia vital;
mostrar mi escepticismo 
a los cuarenta vientos
poniendo en mi sombrero 
mi frase habitual:
"No creo una palabra 
de todos esos cuentos."

Dios, diablo, paraíso, 
purgatorio e infierno,
recompensa al honrado, 
castigo al irredento,
agua bendiaceite 
sagrado fuego eterno
un pedazo de Dios 
que sirve de alimento: 
"No creo una palabra 
de todos esos cuentos."

Ni la buena ventura, 
ni el mal presentimiento,
ni líneas de la mano, 
ni maldición gitana.
Cartas, bolas, tarots 
y aves del firmamento
y estrellas que nos dicen 
que va a pasar mañana:
"No creo una palabra 
de todos esos cuentos."

Confesión espontánea, 
firme arrepentimiento,
juicios, declaraciones, 
trámites probatorios,
testigos fidedignos, 
meros procedimientos,
derechos respetados 
en interrogatorios:
"No creo una palabra 
de todos esos cuentos."

Las cárceles, prisiones, 
campos de internamiento, 
la pena capital 
de probada eficacia. 
La expiación de las culpas 
con  el remordimiento, 
la redención de penas, 
las medidas de gracia:
"No creo una palabra 
de todos esos cuentos."

Esquelas funerarias, 
frases de cumplimiento: 
"Fue una madre abnegada", 
"Un marido ejemplar", 
"Un santo", "Un alma justa", 
"Un espíritu honesto",
"Dios lo tenga en su gloria" 
y al fin "Descanse en paz":
"No creo una palabra 
de todos esos cuentos".

Los próceres ilustres, 
los rancios abolengos, 
caudillos de los pueblos, 
líderes de opinión, 
pláceres, parabienes, 
pamplinas, aspavientos,
los muertos porque nazca 
un futuro mejor:
"No creo una palabra 
de todos esos cuentos"...

"Pero envidio a los pobres 
que sí pueden creerlo..."



VERSIÓN ORIGINAL 
Jean Bertola

Le sceptique (G. Brassens / Jean Bertola)

Imitant Courteline, un sceptique notoire,
Manifestant ainsi que l'on me désabuse,
J'ai des velléités d'arpenter les trottoir(e)s
Avec cette devise écrite à mon gibus :
"Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires."

Dieu, diable, paradis, enfer et purgatoire,
Les bons récompensés et les méchants punis,
Et le corps du Seigneur dans le fond du ciboire,
Et l'huile consacrée comme le pain bénit,
"Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires."

Et la bonne aventure et l'art divinatoire,
Les cartes, les tarots, les lignes de la main,
La clé des songes, le pendule oscillatoire,
Les astres indiquant ce que sera demain,
"Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires."

Les preuves à l'appui, les preuves péremptoires,
Témoins dignes de foi, metteurs de mains au feu,
Et le respect de l'homme à l'interrogatoire,
Et les vérités vraies, les spontanés aveux,
"Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires."

Le bagne, l'échafaud entre autres exutoires,
Et l'efficacité de la peine de mort,
Le criminel saisi d'un zèle expiatoire,
Qui bat sa coulpe bourrelé par le remords,
"Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires."

Sur les tombeaux les oraisons déclamatoires,
Les : "C'était un bon fils, bon père, bon mari",
"Le meilleur d'entre nous et le plus méritoire",
"Un saint homme, un cœur d'or, un bel et noble esprit"
"Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires."

Les "Saint-Jean bouche d'or", les charmeurs d'auditoire,
Les placements de sentiments de tout repos,
Et les billevesées de tous les répertoires,
Et les morts pour que naisse un avenir plus beau,
"Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires."

Mais j'envie les pauvres d'esprit pouvant y croire.



VERSIÓN DE PEDRO ÁNGEL ALMEIDA

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