Sucio hombrecillo ("Sale petit bonhomme", G. Brassens)

Con música y letra de Georges Brassens en "Sale petit bonhomme" en la adaptación de J. M. Grande



SUCIO HOMBRECILLO (J. M. Grande)

El pequeño hombrecillo iba sucio y sin alas,
sin pañuelo en los ojos, sin ropa de gala,
vestido como un alguacil. 
Cuando supo del crack y de la bancarrota
de nuestro amor partió y marcó su derrota
con espíritu mercantil. 

Nada más descender de su negra calesa
dijo: "Vengo a llevarme de vuelta mis flechas;
no las vais a necesitar."
Sin asomo de pena o de melancolía,
embaló algunas flechas para su armería 
y corazones sin usar.

Cuando vio en un rincón la pobre margarita
deshojada anteayer antes de cada cita:
"Me quieres tú, te quiero yo..."
uno tras otro repuso pétalos blancos;
yo ayer mismo hubiera montado un gran escándalo:
al cuello iríamos los dos. 

Suprimió nuestros besos de la biografía,
los abrazos de amor, las cartas de poesía; 
y un viejo lote de pasión.
No hubo queja o dolor que me partiera el alma 
cuando echó con el resto tu rizo a las llamas,
que prendí yo en mi corazón.

En fin, para mostrar que ya hizo tabla rasa, 
borró la frase indeleble del muro de casa
"Jesús te quiere, Yoselín"
A Yoselín, a Inés, o quizá Carolina, 
casi siempre olvido el nombre de la heroína
si la función llegó a su fin. 

"No es lo mismo el amor que una aventurilla, 
no se deben mezclar rosas y siemprevivas,
-se excusó con educación-
no es ningún capital, ni dará plusvalías
la feliz diversión, la fugaz fantasía:
se acabó la financiación."

Mi llorar no lo tomes como algo trágico
la razón de que tenga este tono nostálgico
es una mezquina razón;
que yo hubiera enterrado este triste episodio
si a mi lista de temas, a mi repertorio,
no le faltara una canción...




VERSIÓN ORIGINAL 

Sale petit bonhomme
(G. Brassens)

Sale petit bonhomme, il ne portait plus d'ailes,
Plus de bandeau sur l'œil et d'un huissier modèle,
Arborait les sombres habits
Dès qu'il avait connu le krach, la banqueroute
De nos affaires de cœur, il s'était mis en route
Pour recouvrer tout son fourbi.

Pas plus tôt descendu de sa noire calèche,
Il nous a dit : "je viens récupérer mes flèches
Maintenant pour vous superflu's. "
Sans une ombre de peine ou de mélancolie,
On l'a vu remballer la vaine panoplie
Des amoureux qui ne jouent plus.

Avisant, oublié', la pauvre marguerite
Qu'on avait effeuillé', jadis, selon le rite,
Quand on s'aimait un peu, beaucoup,
L'un après l'autre, en place, il remit les pétales;
La veille encore, on aurait crié au scandale,
On lui aurait tordu le cou.

Il brûla nos trophé's, il brûla nos reliques,
Nos gages, nos portraits, nos lettres idylliques,
Bien belle fut la part du feu.
Et je n'ai pas bronché, pas eu la mort dans l'âme,
Quand, avec tout le reste, il passa par les flammes
Une boucle de vos cheveux.

Enfin, pour bien montrer qu'il faisait table rase,
Il effaça du mur l'indélébile phrase :
"Paul est épris de Virginie. "
De Virgini', d'Hortense ou bien de Caroline,
J'oubli' presque toujours le nom de l'héroïne
Quand la comédie est finie.

"Faut voir à pas confondre amour et bagatelle,
A pas trop mélanger la rose et l'immortelle,
Qu'il nous a dit en se sauvant,
A pas traiter comme une affaire capitale
Une petite fantaisie sentimentale
Plus de crédit dorénavant. "

Ma mi', ne prenez pas ma complainte au tragique.
Les raisons qui, ce soir, m'ont rendu nostalgique,
Sont les moins nobles des raisons,
Et j'aurais sans nul doute enterré cette histoire
Si, pour renouveler un peu mon répertoire
Je n'avais besoin de chansons. 

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