El modesto ("Le modeste", G. Brassens)

Con música y letra de G. Brassens en "Le modeste", según la adaptación de J. M. Grande


EL MODESTO (J. M. Grande)
("Le modeste" (Georges Brassens)

Se puede ser salmantino, 
de Lille, de Brest, parisino; 
o darte lo mismo todo esto.
A él le fueron a parir
al lado de Saintes-Maries:
es un modesto.

Como antes hiciera un rey
(lo pudo hacer, era la ley):
que dió su corona y el resto
a cambio de un camargués
(que cojo y reviejo lo ves...)
Es un modesto.

Por no recoger ni un piñón
escapa de su obligación, 
(sudando llenar su cesto)
"Mostrar mi musculatura
humilla al otro" -asegura:
es un modesto.

Si tiene tan mal el perder 
disculpas tendrás que ofrecer;
perdónale su mal gesto
porque aunque se comporte así
él se alegra mucho por ti:
es un modesto.

Cuando un pesado tiende a más
rabiar no lo vemos jamás;
al golpe no está dispuesto, 
explica que "No es necesario
avergonzar a tu adversario":
es un modesto.

Y cuando enloquece de amor
lo oculta igual que un actor; 
le irrita, se siente molesto.
"Si enseño el culo es lo mismo"
- afirma con gran cinismo: 
es un modesto.

Y cuando entierran a un cabrón 
(amigo hasta esa ocasión),
bromea, no llora... en esto
no creas que no hay emoción
pues sufre en su corazón:
es un modesto.

Si dice: "¡Tú no eres de aquí!"
si grita "Vuelve a tu país"
No te marches con lo puesto...
Cuando va y te expulsa ¡pardiez! 
no es como si lo dijera el juez...
es un modesto.

Si no lo entendiste mal, 
si pillaste lo principal;
verás claro y manifiesto
la trampa que él usa, el ardid:
"tirad la piedra y fingid 
que sois modestos..."




VERSIÓN ORIGINAL
Le modeste
(G. Brassens)

Les pays, c'est pas ça qui manque,
On vient au monde à Salamanque
A Paris, Bordeaux, Lille, Brest(e).
Lui, la nativité le prit
Du côté des Saintes-Maries,
C'est un modeste.

Comme jadis a fait un roi,
Il serait bien fichu, je crois,
De donner le trône et le reste
Contre un seul cheval camarguais
Bancal, vieux, borgne, fatigué,
C'est un modeste.

Suivi de son pin parasol,
S'il fuit sans mêm' toucher le sol
Le moindre effort comme la peste,
C'est qu'au chantier ses bras d'Hercule
Rendraient les autres ridicules,
C'est un modeste.

A la pétanque, quand il perd
Te fais pas de souci, pépère,
Si d'aventure il te conteste.
S'il te boude, s'il te rudoie,
Au fond, il est content pour toi,
C'est un modeste.

Si, quand un emmerdeur le met
En rogne, on ne le voit jamais
Lever sur l'homme une main leste.
C'est qu'il juge pas nécessaire
D'humilier un adversaire,
C'est un modeste.

Et quand il tombe amoureux fou
Y a pas de danger qu'il l'avoue:
Les effusions, dame, il déteste.
Selon lui, mettre en plein soleil
Son cœur ou son cul c'est pareil,
C'est un modeste.

Quand on enterre un imbécile
De ses amis, s'il raille, s'il
A l'œil sec et ne manifeste
Aucun chagrin, t'y fie pas trop:
Sur la patate, il en a gros,
C'est un modeste.

Et s'il te traite d'étranger
Que tu sois de Naples, d'Angers
Ou d'ailleurs, remets pas la veste.
Lui, quand il t'adopte, pardi!
Il veut pas que ce soit le dit,
C'est un modeste.

Si tu n'as pas tout du grimaud,
Si tu sais lire entre les mots,
Entre les faits, entre les gestesc
Lors, tu verras clair dans son jeu,
Et que ce bel avantageux,
C'est un modeste. 

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