El huérfano ("L'orphelin", de G. Brassens)

Con letra de G.Brassens, música de Jean Bertola y en la interpretación de M. Le Forestier: L'orphelin. En la adaptación de J. M. Grande.


El huérfano (J. M. Grande)
(Adaptación de "L'orphalin")
(Letra: G. Brassens, música: Jean Bertola, interpretación M. Le Forestier)

Salvo en el caso (que los hay)
en que seas como un animal
no deberíamos perder
a nuestros padres, ya lo sé.
Pero si tienes la virtud
de fallecer primero tú,
o ser un pobre desgraciao,
eres un huérfano anunciao.

Es imposible enumerar
tantos favores que les dan;
los privilegios, la atención
que se concede en la ocasión.
Aun disfrutando esta heredad
cuando fallecen sus papás,
algunos huérfanos ¡Qué horror!
lamentan solo tener dos.

Cuando ya están amortajáos
al pobre huérfano han dejao
solo en la vida ¡ay, por Dios!
qué triste es esta situación.
Mas, sin llegar a decretar,
"niño mimado" al heredar
hallamos que, hasta en su aflicción,
encuentra su consolación.

Primero: el postre cada vez
el mejor trozo de pastel;
luego "a la escuela nunca más":
pellas eternas siempre hará.
Ahora lo tratan como a un rey
somete a todos a su ley.
Con ese luto tan genial
las niñas le quieren ligar.

Ayer a un poli, un animal,
dije, porque me trataba mal,
-"Huérfano soy ¿lo sabe usted?"
-¡Pues no me importa, ya lo ve!
Si esto me pasa tiempo atrás
estoy seguro, el personal,
le mostraría indignación;
pero hoy ninguno se movió.

Así que, chico, si has de ser
huérfano, déberas correr
pierde a tus padres pronto y no
esperes a hacerte mayor.
No tiene mérito ¿verdad?
huérfano en la tercera edad:
Huérfano viejo ¡maldición!
no mueve mucho a compasión.

Quien quiera que hizo esta canción
quiso decir, en mi opinión,
que si tus viejos ya se van
más que perder vas a ganar.
Con corta edad es muy normal
que cuesten más cicatrizar
heridas de tu corazón
que a veces no se curan, no.


VERSIÓN ORIGINAL


L'orphelin
(Brassens/ J. Bertola)

Sauf dans le cas fréquent, hélas !
Où ce sont de vrais dégueulasses,
On ne devrait perdre jamais
Ses père et mère, bien sûr, mais
À moins d'être un petit malin
Qui meurt avant d'être orphelin,
Ou un infortuné bâtard,
Ça nous pend au nez tôt ou tard.

Quand se drapant dans un linceul
Ses parents le laissent tout seul,
Le petit orphelin, ma foi,
Est bien à plaindre. Toutefois,
Sans aller jusqu'à décréter
Qu'il devient un enfant gâté,
Disons que dans son affliction
Il trouve des compensations.

D'abord au dessert aussitôt
La meilleure part du gâteau,
Et puis plus d'école, pardi
La semaine aux quatre-jeudis.
On le traite comme un pacha,
À sa place on fouette le chat,
Et le trouvant très chic en deuil,
Les filles lui font des clins d'œil.

Il serait par trop saugrenu
D'énumérer par le menu
Les faveurs et les passe-droits
Qu'en l'occurrence on lui octroie.
Tirant même un tel bénéfice
En perdant leurs parents, des fils
Dénaturés regrettent de
N'en avoir à perdre que deux.

Hier j'ai dit à un animal
De flic qui me voulait du mal :
"Je suis orphelin, savez-vous ?"
Il me répondit : "Je m'en fous."
J'aurais eu quarante ans de moins,
Je suis sûr que par les témoins
La brute aurait été mouchée.
Mais ces lâches n'ont pas bougé.

Aussi mon enfant si tu dois
Être orphelin, dépêche-toi.
Tant qu'à perdre tes chers parents,
Petit, n'attends pas d'être grand :
L'orphelin d'âge canonique
Personne ne le plaint : bernique !
Et pour tout le monde il demeure
Orphelin de la onzième heure.

Celui qui a fait cette chanson
A voulu dire à sa façon,
Que la perte des vieux est par-
Fois perte sèche, blague à part.
Avec l'âge c'est bien normal,
Les plaies du cœur guérissent mal.
Souventes fois même, salut!
Elles ne se referment plus.

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