Balada a la luna (traducción)

Ballade à la lune
(Alfred de Musset - Georges Brassens)



C'était, dans la nuit brune,
Sur un clocher jauni,
La lune,
Comme un point sur un "i".

Lune, quel esprit sombre
Promène au bout d'un fil,
Dans l'ombre,
Ta face et ton profil?

Es-tu l'œil du ciel borgne?
Quel chérubin cafard
Nous lorgne
Sous ton masque blafard?

Est-ce un ver qui te ronge
Quand ton disque noirci
S'allonge
En croissant rétréci?

Es-tu, je t'en soupçonne,
Le vieux cadran de fer
Qui sonne
L'heure aux damnés d'enfer?

Sur ton front qui voyage,
Ce soir ont-ils compté
Quel âge
A leur éternité?

Qui t'avait éborgnée
L'autre nuit? T'étais-tu
Cognée
Contre un arbre pointu?

Car tu vins, pâle et morne,
Coller sur mes carreaux
Ta corne,
A travers les barreaux.

Lune, en notre mémoire,
De tes belles amours
L'histoire
T'embellira toujours.

Et toujours rajeunie,
Tu seras du passant
Bénie,
Pleine lune ou croissant.

Et qu'il vente ou qu'il neige,
Moi-même, chaque soir,
Que fais-je,
Venant ici m'asseoir?

Je viens voir à la brune,
Sur le clocher jauni
La lune
Comme un point sur un "i".

Je viens voir à la brune,
Sur le clocher jauni,
La lune,
Comme un point sur un "i".



TRADUCCIÓN
(Por J. M. Grande)

La Luna

Fue en la noche oscura,
sobre un campanario amarillento:
La luna,
como un punto en la "i".

Luna, qué espíritu tan oscuro,
caminas sobre un hilo
en la sombra:
¿Tu cara y tu perfil?

¿Eres el ojo del cielo tuerto?
¿Qué querubín tan triste
nos mira fijamente
debajo de tu máscara pálida?

¿Es que un gusano te devora
cuando vemos tu disco ennegrecido
que se estira
en una media luna encogida?

¿Eres tú, lo sospecho,
la vieja esfera de hierro,
ese carillón,
que marca la hora del infierno?

¿En tu frente viajera
contaron esta noche
cuál será la edad
de su eternidad?

¿Quién fue el que te degolló
la otra noche?
¿No fuiste golpeada
contra un árbol puntiagudo?

¿Por qué viniste, pálida y apagada,
a estampar en mis azulejos
tu cuerno,
a través de las rejas?

Luna, en nuestra memoria,
tus bellos amores,
en su historia,
siempre serán hermosos.

Y, siempre rejuvenecida,
serás el transeúnte
bendecido:
luna llena o creciente.

Y, ya sea con viento o nieve,
yo mismo cada noche
¿Qué hago
viniendo a sentarme aquí?

Vengo a ver en la oscuridad
sobre el campanario amarillento:
La luna
como un punto en la “i”.

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